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N° PA36000008 - Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre

Mis à jour le 16-05-2023
Ecole
Adresse :
Gambetta (place) 22, 24
 
36000 Châteauroux
Coordonnées GPS :
Fiche officielle
Source :
recensement immeubles MH
Propriétaire :
propriété d'un établissement public
Auteur :
Laprade Albert (architecte) ; Varaine Jean (architecte) ; Janniot Alfred (sculpteur)
Siècle :
2e quart 20e siècle
Date :
2001/07/16 : inscrit MH
Contact :
mediatheque.patrimoine@culture.gouv.fr

Détails :

Les façades donnant sur la place Gambetta (numéros 22 et 24, correspondant à l'ancien hôtel des Postes et à la construction d'Albert Laprade et de Jean Varaine) ; les toitures correspondantes : toitures des deux pavillons et terrasse de la construction de Laprade et Varaine ; les entrées monumentales donnant accès aux passages est et ouest (cad. AL 213) : inscription par arrêté du 16 juillet 2001

Historique :

L'hôtel des Postes et Télégraphes de Châteauroux, édifié à la fin du 19e siècle, en bordure de la Place Gambetta, fut aménagé en 1932 par l'architecte parisien Albert Laprade (né à Buzançais, dans l'Indre) et son correspondant à Châteauroux, Jean Varaine, pour installer les services de la Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre. L'édifice était désaffecté puisqu'un nouvel Hôtel des Postes venait d'être construit par Paul Guadet en 1928, à l'angle des rues Condorcet et du Palais de Justice. L'intervention de Laprade se limita à la construction d'une aile en profondeur qu'il inséra entre les ailes conservées de l'ancien hôtel des Postes, à l'emplacement de la cour. Pour marquer l'entrée de la Chambre de commerce, Place Gambetta, l'architecte dessina une oeuvre classique mais très originale, qui s'intégrait parfaitement dans l'environnement. Il conçut l'entrée de la Chambre de commerce comme un édifice public antique, arc monumental ou porte de ville, ouvert sur la Place par de grandes ouvertures cintrées et dont les murs sont animés par des bossages à refends. La liaison avec les corps de bâtiment existants est habilement réalisée par les grandes arcades qui ferment les passages latéraux. Au moment où il reçut cette commande, Albert Laprade était un architecte célèbre, à la mode. Fidèle collaborateur du Maréchal Lyautey au Maroc, il s'était fait remarquer en édifiant la Résidence de Rabat et en dessinant la nouvelle ville indigène de Casablanca. L'exposition des arts décoratifs de 1925, où il avait illustré de façon exemplaire sa passion pour l'art des jardins, lui apporta la consécration. La conception du garage Citroën, rue Marbeuf à Paris (1928-1929) , est un édifice d'avant-garde, déjà caractéristique des années trente par sa monumentalité, sa volumétrie et sa mise en scène brillante de l'industrie automobile. Le Musée permanent des colonies, temple à la gloire des colonies françaises, inauguré en 1931 et dont Laprade assura l'entière direction, connut un immense succès. C'est à Alfred Janniot, grand prix de Rome, qu'il avait choisi au musée des colonies pour couvrir la façade d'une immense tapisserie de pierre où s'exprimait la propagande coloniale chère à Lyautey, que Laprade s'adressa pour exécuter le bas-relief de la Chambre de commerce où sont célébrées les richesses du département de l'Indre. Dans la production si riche et si variée d'Albert Laprade, qui compte un grand nombre d'ouvres maîtresses réalisées au cours d'une carrière d'une longévité exceptionnelle, l'entrée de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Indre est une réalisation mineure. Cependant, cet édifice à la fois moderne et classique illustre de manière exemplaire les qualités architecturales de l'ouvre de ce grand moderne éclectique du 20e siècle : mise en scène, sobriété, rigueur formelle, justesse des proportions, franchise du dessin, adéquation aux besoins, parfaite intégration dans le site urbain. Par sa volumétrie et son décor mêlant références à l'Antiquité, réalisme et régionalisme berrichon, il est représentatif de l'art monumental des années trente. En région Centre, Laprade a exercé son activité dans des domaines très différents : les usines de superphosphates d'Issoudun (Indre) et de Voves (Eure-et-Loir) , premières réalisations industrielles nées de la collaboration de l'architecte et de l'ingénieur Jean Varaine, en 1925-1926, les constructions scolaires de Châteauroux (1932-1938) et les créations de jardins.